Dans le cadre du dialogue continu entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le Mali, le Médiateur l’organisation sous-régionale, Goodluck Ebele Jonathan, ancien Président de la République Fédérale du Nigeria, a effectué une mission au Mali le 24 février 2022.
Il était accompagné par le Président de la Commission de la Cedeao, SEM Jean-Claude Kassi Brou, et le Commissaire en charge des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité, le Général Francis A. Behanzin.
À Bamako, les membres du Comité local de suivi de la Transition (CLST) établi par la Cedeao, composé de son Représentant Résident, du Haut Représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel, et du Représentant spécial des Nations unies au Mali et chef de la MINUSMA, ainsi que les Ambassadeurs du Ghana et du Nigeria se sont joints à sa délégation.
Goodluck Jonathan a eu un échange de vues approfondi avec la délégation gouvernementale dirigée par le Ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et comprenant respectivement les ministres en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, de la Refondation de l’Etat et des Réformes institutionnelles.
Il a également rencontré le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita. Les discussions ont eu lieu dans le contexte des consultations au niveau technique sur un calendrier électoral acceptable, tenues la semaine dernière à Bamako.
Ainsi, l’ancien président nigérian s’est entretenu jeudi et vendredi avec plusieurs responsables de la junte malienne. Mais il a quitté le pays, vendredi, sans obtenir de date pour de futures élections. Mais de nouvelles rencontres sont prévues pour la suite des discussions.
La délégation est donc repartie vers Accra pour rendre compte au président ghanéen Nana Akufo-Addo, dont le pays assure la présidence tournante de la Cedeao.
Un comité technique mise en place par l’organisation sous-régionale, propose l’organisation de scrutins dans un délai de douze ou seize mois, avec l’aide d’une Autorité indépendante de gestion des élections (Aige).
Depuis le 9 janvier, le Mali est sous le coup de sanctions diplomatiques, économiques et financières de la Cedeao et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).
Le 9 février, le pouvoir de transition avait annoncé la mise en place d’un mécanisme de concertation en vue de trouver une solution conciliant les aspirations du peuple malien et les demandes de la communauté internationale notamment à travers l’adoption d’un chronogramme consensuel
Le Conseil national de transition (CNT) qui fait office d’assemblée nationale a adopté le 21 février une période transitoire de cinq ans avant le retour à un ordre constitutionnel normal. Le Mali a connu deux coups d’État militaires, respectivement en août 2020 et mai 2021. Elle est aujourd’hui confrontée à deux graves crises : l’une politique et l’autre sécuritaire. Cette dernière découle du déclenchement en 2012 des insurrections indépendantiste et jihadiste dans le Nord