En janvier 2021, pour maintenir l’accalmie dans le secteur de l’éducation, le gouvernement, après une série de concertations avec les fédérations de l’éducation, a décidé d’accorder aux enseignants, une gratification exceptionnelle ponctuelle.
Alors que les enseignants attendent la concrétisation de cette promesse avec impatience, le gouvernement de Victoire Tomégah Dogbé a décidé le décaissement de 5 milliards FCFA pour les satisfaire.
Et ceci sur la période de janvier 2021 au 31 décembre 2025. L’annonce a été faite via un communiqué, le mercredi 09 février 2022, au terme d’une nouvelle rencontre d’échanges entre les acteurs de l’éducation et les autorités togolaises.
Selon les prévisions, une part importante de ces ressources bénéficiera aux enseignants fonctionnaires sous forme d’allocations annuelles. L’autre portion devrait servir à aider les enseignants volontaires du publics, ainsi qu’à améliorer la subvention de l’Etat à l’enseignement confessionnel.
Le NON du CMET
Le Collectif du monde éducatif du Togo (CMET) vient de notifier à Gilbert Bawara, ministre en charge de la fonction publique son rejet du montant de cette gratification tant attendue. Pour ce nouveau syndicat, les 5 milliards de fcfa annoncés sont insuffisants pour combler les attentes.
Essohanam Baho, porte-parole du Collectif craint que chaque enseignant ne se retrouve seulement qu’avec 1500F par mois.
« Les 5 milliards débloqués par le gouvernement sont loin de combler les attentes de la masse enseignante, d’après les projections faites, à partir des différentes répartitions en notre possession », a déploré le porte-parole, avant cette chute menaçante : « Dans ces conditions, le retour des mouvements d’humeur dans ce secteur est fort à craindre ».
Ce Collectif propose le rétablissement de l’équité à travers l’application intégrale du statut particulier du corps des fonctionnaires de l’éducation, ainsi que le versement de la prime de l’an 2020 restée antérieure à la relecture du protocole d’accord.
Enfin, le CMET souhaite la réhabilitation pure et simple des directrices et directeurs, qu’il estime « arbitrairement démis de leur responsabilité ».
Cette fameuse gratification exceptionnelle, promise aux enseignants depuis juillet 2021, est en fait définie comme une prime accordée pour les efforts déployés à cause de la crise sanitaire pour assurer les cours à distance et en présentiel.
Elle vient en quelque sorte remplacer les avantages financiers en termes d’amélioration progressive de la prime d’incitation à la fonction enseignante accordés par le protocole d’accord signé le 19 avril 2018 entre le gouvernement et les fédérations de l’éducation.
Sa mise en œuvre devrait définitivement vider un vieux contentieux entre ces partenaires. En réalité, c’est tout le système éducatif en qui gagnerait en accalmie et sérénité.
Outre cette gratification, le gouvernement prévoit d’autres mesures en faveur du secteur de l’éducation. Notamment le recrutement de près de 3000 enseignants, de 250 élèves enseignants des filières scientifiques au cours de l’année 2022, et la construction de 5000 salles de classe dans le cadre du projet “augmentation de capacités d’accueil en milieu scolaire”.
Pour le compte de cette année, 151 milliards fcfa sont alloués à ce secteur.