(Inforites)-Le 15 mars 2022, l’architecte burkinabè Diébédo Francis Kéré recevait le prix Pritzker 2022, la plus haute distinction du monde de l’architecture. C’est la première fois qu’un Africain est récompensé de ce prix financé par la fondation Hyatt.
Diébédo Francis Kéré, 57 ans, né au Burkina Faso, mais basé à Berlin (Allemagne), s’est révélé au monde par la dimension écologique de son architecture.
Sa formation et sa résidence en Allemagne, où il a étudié à l’Université technique de Berlin, n’a rien entamé à son ancrage dans la sociologie de son continent d’origine. Pour preuve, la plupart de ses bâtiments ont été créés sur le sol africain, notamment au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Togo, au Kenya ou au Mozambique.
Malgré la notoriété, le Burkinabé « travaille dans des pays marginalisés, où les contraintes et les difficultés sont nombreuses et où l’architecture et les infrastructures sont absentes […] », révèle le communiqué de remise du prix Pritzker. Il construit des institutions scolaires contemporaines, des établissements de santé, des logements professionnels, des bâtiments civiques et des espaces publics, souvent dans des pays où les ressources sont fragiles et où la fraternité est vitale.
Les organisateurs ont été particulièrement sensibles aux créations de cet artiste dont l’art révèle sa volonté de lier les questions écologiques et d’accès au confort, même pour les plus pauvres.
« Tout le monde mérite la qualité, tout le monde mérite le luxe et tout le monde mérite le confort », estime Kéré.
Ses réalisations sont visibles, dans son pays natal, en Afrique et dans le monde.
École primaire de Gando, son œuvre inaugurale
Kéré a réalisé son premier projet à Gando, le village où il a grandi. L’École primaire de Gando en 2001. Il était encore étudiant à l’université technique de Berlin quand il se lance ce défi. Son ambition était d’apporter un peu de confort aux élèves, une température supportable dans un village dépourvu d’électricité et d’eau courante.
Pour y arriver, il fait recours aux matériaux locaux, peu coûteux (comme la terre, transformée en briques), et fait réaliser un double toit de tôle surélevé, permettant à l’air de circuler pour rafraîchir le plafond, ainsi que de larges auvents abritant de la pluie ou du soleil.
Avec cette réalisation, il remporta le prix Aga Khan pour l’architecture en 2004 et le Global Award for Sustainable Architecture en 2009. Puis suivront d’autres: le lycée Schorge au Burkina Faso, le National Park of Mali en 2010, le Centre de santé de Léo en 2014, toujours au Burkina Faso, le pavillon de la Serpentine Gallery 2017 à Londres, le Start up Lions Campus 2021 au Kenya.
Ce dernier, inspiré par les nids de termite, est un établissement dédié aux technologies de l’information et de la communication.
Mais également les assemblées nationales du Burkina et du Bénin qui font partis de ses projets.
Ainsi, Diébédo Francis Kéré rejoint des génies de l’architecture, comme Oscar Niemeyer, Jean Nouvel, Zaha Hadid, qui ont été déjà récipiendaires de ce prestigieux prix. L’honneur ultime pour un architecte.