Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé une nouvelle politique visant à renforcer la viabilité de la dette des pays d’Afrique à faible revenu. Il s’agit de la Politique d’emprunt durable à laquelle il a donné son accord le 23 février dernier.
Cette nouvelle politique est destinée principalement aux bénéficiaires du Fonds africain de développement (FAD). En tant que guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque, le FAD s’adresse aux pays du continent à faible revenu et en transition.
De quoi s’agit-il ?
La Politique d’emprunt durable répond à l’évolution de la situation d’ensemble de la dette en Afrique, en particulier chez les pays mentionnés précédemment.
Ces dernières années ont vu les pays à faible revenu accéder à de nouvelles sources de financement, dont des créanciers privés et des créanciers extérieurs au Club de Paris. Même s’il faut reconnaître que cela a permis le financement du développement dans une certaine mesure, il faut admettre également que les dettes publiques ont augmenté.
De plus, la pandémie de Covid-19 a impacté négativement les finances publiques.
Selon l’édition 2021 de Perspectives économiques en Afrique, les gouvernements ont annoncé, après la pandémie de covid-19 en 2020, des plans de relance budgétaire portant sur environ 0,02 % du produit intérieur brut au Soudan du Sud jusqu’à à environ 10,4 % du produit intérieur brut en Afrique du Sud.
La BAD a estimé en 2020, que les gouvernements africains avaient besoin de 154 milliards de dollars additionnels pour faire face à la crise.
Face à ces enjeux, la Politique d’emprunt durable apporte deux éléments essentiels pour gérer la dette. Le premier met l’accent sur la gestion de la dette et la transparence par le biais de mesures politiques convenues et d’une assistance technique. Le second repose sur la coordination et les partenariats avec d’autres banques multilatérales de développement, les partenaires de développement et les bailleurs de fonds.
Elle remplace la Politique d’accumulation de la dette non concessionnelle, adoptée en 2008 et révisée en 2011 pour répondre aux besoins opérationnels du Groupe de la BAD et de ses pays membres régionaux.
Le FAD est administré par la BAD. A ce jour, 32 pays contributeurs œuvrent en faveur de 38 pays en Afrique. Parmi ces pays éligibles, il y a d’un côté, ceux qui renforcent leurs capacités économiques pour devenir de nouveaux marchés émergents et, de l’autre, ceux qui sont encore fragiles et ont besoin d’une aide spécifique pour garantir la prestation des services de base.