(Inforites)-D’après les perspectives économiques du Fonds monétaire international (FMI), rendues publiques le jeudi 28 avril dernier, les prix devraient augmenter de 12,2 % cette année en Afrique subsaharienne, du fait notamment de la guerre en Ukraine.
Cette « inflation devrait rester élevée dans la région en 2022, à 12,2 %, puis reculer progressivement pour atteindre 9,6 % en 2023 », note le rapport.
Aux dégâts causés par la pandémie de Covid-19 sur les économies africaines, viennent s’ajouter les conséquences de la guerre en Ukraine. L’offensive russe a provoqué l’envolée des prix des énergies et des produits alimentaires. Corsant ainsi les tensions inflationnistes que subissaient déjà la plupart des pays africains.
Une situation que résume Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) en ces termes : C’est « un choc qui s’ajoute à un choc ».
L’Afrique subsaharienne compte 45 Etats. Selon les prévisions du FMI, les huit qui sont exportateurs de pétrole peuvent espérer transformer en manne financière l’augmentation des prix du carburant. Mais les 37 autres subiront les conséquences négatives de cette augmentation.
« Toutes les populations vont en souffrir. Et sans des filets sociaux bien établis, on peut s’attendre à une aggravation de la pauvreté, des inégalités et des tensions sociales, avec un risque d’instabilité politique. C’est ce qui nous inquiète », alerte le directeur du rapport, Papa N’Diaye, chef de division au département Afrique du FMI.
Le Togo cité en exemple
Exceptionnellement, le FMI, d’habitude hostile aux injections de fonds publics, encourage les gouvernements à protéger les ménages les plus vulnérables par des aides ciblées.
« Il faut réallouer certains postes budgétaires existants pour les pays qui n’ont pas de marge de manœuvre fiscale. Ou recourir à des subventions, comme ça a été le cas au Togo », préconise Papa N’Diaye.
En effet, dès 2020, le gouvernement togolais a mis en place le dispositif « Novissi ». Il s’agit d’un programme d’aide sociale par transferts monétaires destiné à soutenir les travailleurs du secteur informel privés de revenus par la pandémie. Ainsi, 11,4 milliards de francs CFA (environ 17,4 millions d’euros) ont été distribués à 567 000 personnes entre avril et juin 2020.
Le FMI recommande donc comme remède à l’inflation galopante, le programme « Novissi » du Togo, en encourageant les gouvernements africains à soutenir les ménages les plus vulnérables.
Toutefois, il prévient : les subventions doivent être ciblées et cantonnées dans le temps, pour limiter l’impact négatif sur la dynamique de la dette.