Lancé en 2011 pour assurer la couverture des risques financiers liés à la maladie pour les agents publics, et pour baliser la voie à la couverture santé universelle (CSU), l’Institut national d’assurance maladie (INAM) célèbre ce mois de mars, ses 10 ans de prestations. En une décennie, cette grande réforme du financement de la santé au Togo a fait de nombreux progrès.
Deux fois plus de bénéficiaires
Recensé à 209 000 à ses débuts, le nombre de bénéficiaires a doublé, passant à 426 000 en 2021. Les prestations ont quant à elles presque toutes triplé sur la période : les consultations ont par exemple bondi de près de 137 000 à 405 000, tandis que la moyenne annuelle des analyses s’est établie à 482 000.
« Être assuré à l’INAM réduit les dépenses, aussi bien au niveau des produits que des différentes analyses, ce qui peut aller jusqu’à 80% des frais”, explique un des bénéficiaires, à la retraite depuis une vingtaine d’années.
Maillage du terrain
Sur le territoire, l’Institut dirigé par Myriam Dossou a progressivement étoffé sa présence au cours de ses dix années, afin de toucher le maximum de populations. Des conventions ont ainsi été signées avec des centres de soins publics et privés, des laboratoires d’analyse, des centres d’imagerie médicale ou encore des pharmacies, en vue de satisfaire les attentes des assurés. A la fin 2021, le nombre de ces prestataires conventionnés était de presque à 1500, contre 953 au démarrage des activités.
Dans le même temps, six délégations régionales ont été installées, et 16 bureaux de liaison implantés dans les hôpitaux à fortes fréquentations. La mission de ces structures est entre autres d’informer, sensibiliser et conseiller les usagers sur les différentes situations de prise en charge.
Modernisation et dématérialisation
Face au nombre croissant des bénéficiaires enregistrés pendant ces dix années, l’INAM a procédé à la refonte de ses outils de prise en charge. Les carnets de prestations ont ainsi vu leur nombre, volume et format réduits, selon les souhaits des assurés.
Un système informatique a également été mis en place, suivi quelques années après par un processus de dématérialisation. Une démarche qui lui a permis d’être distinguée il y a quelques mois par l’Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS). Quelques mois auparavant, un centre d’appel avait été ouvert, pour améliorer davantage les prestations.
D’autres démarches sont en cours dans cette dynamique, afin “d’améliorer sensiblement la qualité des services, faciliter les échanges de données avec les partenaires et disposer in fine d’un système d’information sécurisé en vue de faire face aux enjeux de la couverture santé universelle”, annonce l’institution.
Un modèle qui s’exporte
L’expertise togolaise portée par l’INAM a eu des échos favorables au-delà des frontières nationales. Tour à tour, des pays comme le Cameroun, la Guinée ou le Burkina Faso se sont rapprochés, afin de s’imprégner du modèle et réussir leurs processus respectifs.
Au départ, ouvert seulement aux agents de l’administration publique, l’Inam couvre aujourd’hui plusieurs corps de métier : seniors, volontaires, artisans, journalistes, étudiants, ou encore architectes. Des manœuvres ont par ailleurs été lancées par le secteur privé pour enregistrer ses membres, et près de 2000 personnes sont d’ores et déjà recensées.
Dernier fait en date, l’Institut s’est vu confier la gestion de l’assurance maladie universelle (AMU), un projet phare porté par le gouvernement dans le cadre de sa nouvelle feuille de route à l’horizon 2025.
“En dix ans, nous avons pu relever ce pari qui est d’offrir une couverture aux populations, mais de nombreux défis nous attendent, notamment celui de l’extension réussie”, résume Myriam Dossou.
Source : www.republiquetogolaise.com