Bénin-La présidence de la République du Bénin accueille l’exposition « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la Restitution à la Révélation » qui se tient au Palais de la Marina, du 20 février au 22 mai 2022.
Samedi 19 février 2022, Patrice Talon, le chef de l’Etat béninois, inaugurait une exposition historique dénommée « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la Restitution à la Révélation ». Les trésors royaux d’Abomey, restitués par la France, sont exposés pour la première fois au Bénin
Il s’agit de la présentation de 26 trésors du Royaume du Dahomey au palais présidentiel de Cotonou. 129 ans après leur vol, ces pièces sont montrées pour la première fois au Bénin.
Du vol à la restitution
Ces 26 œuvres du « Trésor de Béhanzin » ont été pillées en 1892 dans le palais royal du Royaume du Dahomey (Bénin actuel) par les troupes coloniales françaises du général Alfred Dodds. Elles ont ensuite été offertes au Musée d’Ethnographie du Trocadéro (aujourd’hui disparu) avant d’intégrer les collections du musée du quai Branly-Jacques Chirac en 2003.
Ils ont été exposés une dernière fois du 26 au 31 octobre au quai Branly dans « Bénin : la restitution de 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey », avant d’être rendus à leur pays d’origine grâce à la loi dérogatoire au code du patrimoine français votée par le Parlement en décembre 2020. Le Bénin les réclamait depuis septembre 2016.
De la révélation aux retrouvailles
Aujourd’hui, ces objets sont exposés dans un espace muséal de plus de 2000 m² aménagé pour l’exposition historique.
Ce processus de restitution n’est qu’à ses débuts. Le gouvernement français est en train de travailler sur une loi-cadre pour faciliter ces retours.
Après les sceptres, trônes et statues royales mi-homme mi-lion du roi Glèlè, mi-homme mi-oiseau du roi Ghézo, mi-homme mi-requin du roi Béhanzin, ou encore le trône du roi Ghézo, et bien d’autres, le Bénin réclame déjà la restitution de la sculpture du Dieu Gou, conservée au musée du Louvre.
La première importante restitution d’objets de collections publiques à un pays africain vient d’être finalisée après deux ans de négociations entre Paris et Cotonou.
« Avec cette exposition, nous rendons au peuple béninois, une partie de son âme, une partie de son histoire, et de sa dignité », estime le ministre de la Culture du Bénin, Jean-Michel Abimbola.
Outre ces trésors royaux, 34 artistes béninois contemporains sont sélectionnés pour présenter plus d’une centaine d’œuvres. Parmi eux, Romuald Hazoumè, Dimitri Fagbohoun, Yves Appollinaire Pèdé, Emo de Medeiros et Moufouli Bello.
Historique retrouvaille entre le passé et le présent, dont l’effectivité demeure l’apanage de l’art, grâce à son intemporalité.