(Inforite)-Le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbe, a accepté d’être le médiateur dans la crise qui oppose le Mali à la Cedeao qui lui a imposé des sanctions. Une mission à hauts risques.
Les 3 et 4 mai derniers, le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a dépêché son ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, auprès du chef de l’Etat togolais, pour solliciter son aide dans la résolution de la crise que traverse son pays.
En réalité, la diplomatie togolaise était dans ce rôle dès le début de la crise. Aussi, Abdoulaye Diop a-t-il remercié Faure Gnassingbé pour ses prises de position sur la sortie de crise au Mali en promouvant l’entente et le Dialogue au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
«Les prises de position publiques par le président togolais sur la situation au Mali est allé droit au cœur à l’ensemble des Maliens », a avoué le chef de la diplomatie malienne.
Evidemment, le Président togolais avait appelé mi-avril à Abidjan, lors de la rencontre avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, ses pairs à reprendre le dialogue avec Bamako et les pays qui sont sous sanctions économiques du fait des transitions annoncées.
« Soyez rassurés, le Togo pays de dialogue est toujours disposé à aider les pays frères à trouver la voie de la paix et de la stabilité », a répliqué Robert Dussey, Ministre des Affaires Etrangères, de l’intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur.
Depuis le début de la crise malienne en 2020, Lomé s’est montré disponible aux côtés de Bamako, en œuvrant pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, à travers le dialogue et la concertation avec toutes les parties impliquées.
Il y a un an, la capitale togolaise a abrité une réunion du Groupe de soutien au Mali, avant d’être désigné récemment comme membre de groupe de dialogue par les autorités de transition.
Les canaux diplomatiques et quelques indiscrétions de palais, confirment que Faure Gnassingbé a favorablement reçu la requête en médiation des autorités maliennes.
Peut-il en être autrement, de la part d’un adepte du dialogue, soucieux des questions de paix et de sécurité ?
L’approche gnassingbéenne sur la crise malienne ne souffre d’aucune ambigüité. Son auteur est convaincu de la justesse de sa posture, même si elle rame à contre courant de celle de la communauté internationale.
Il lui reste à convaincre ses pairs de la Cedeao. C’est tout l’enjeu de la médiation. Sa réussite équivaudrait à la victoire de la politique de l’écoute, de la conciliation et du dialogue, sur celle va-t-en-guerre avec ses rafales de sanctions. Son échec serait, tout simplement, celui de la paix et de la stabilité dans la sous-région.
Pour l’heure, la voix du Togo demeure singulière, et se résume en ces mot de son président : « nous n’avons pas d’autres choix que d’aider les Maliens à réussir cette transition ».