Ali Bongo, le chef de l’Etat gabonais au pouvoir depuis 14 ans, vient d’être déposé ce mercredi 30 août par son propre armée, suite à l’annonce de sa réélection.
Les militaires à la manœuvre à Libreville sous le couvert du Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI), ont annoncé la fin au régime du président Ali Bongo, alors que les résultats officiels de la présidentielle des élections générales du 26 août 2023 venaient tout juste de consacrer la victoire de ce dernier.
Le CTRI a également annoncé la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre; la dissolution de toutes les institutions du régime à savoir, le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle ; l’annulation des résultats des élections générales du 26 août dernier qu’ils jugent « tronqués ». Selon ces résultats, le président sortant Ali Bongo serait réélu pour un troisième mandat avec 64,27% des voix, contre 30,77 % pour son principal opposant, Albert Ondo Ossa. Toutefois, le CTRI a réaffirmé son attachement au respect des engagements du Gabon à l’égard de la communauté nationale et internationale.
La candidature de trop
En 2009, Ali Bongo succéda à son géniteur Omar Bongo, qui a gouverné le pays pendant plus de quarante ans.
Le 24 octobre 2018, le désormais ancien président fut victime d’un accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite. Hospitalisé à Riyad, puis à Rabat, une partie de ses pouvoirs fut transférée au Premier ministre et au vice-président à l’époque. En janvier 2019, Ali Bongo échappa à un putsch alors qu’il était encore en convalescence.
Depuis lors, s’il est parvenu à survivre politiquement, l’AVC a laissé des traces, écornant fortement sa capacité à incarner la fonction présidentielle. Mais contre toute attente, Ali Bongo annonça sa candidature à un troisième mandat le 9 juillet 2023.
Une candidature absurde pour un règne de 14 ans, qui aurait pu avoir une fin plus honorable.