Des ressortissants africains sont bloqués à la frontière Ukraine-Pologne. Les Ukrainiens ont été autorisés à entrer en priorité sur le sol polonais. Certains Africains ont été violentés aux frontières et menacés avec des armes.
Ces faits sont révélés par des témoignages sur les réseaux sociaux. L’indignaton est totale en Afrique. Et les autorités politiques ont commencé à prendre des mesures.
Sur une vidéo publiée sur Twitter, une femme noire tente de monter dans un train à quai dans une gare ukrainienne avant d’être repoussée par des hommes en uniforme postés à l’entrée du wagon. Quelques minutes plus tard, une femme blanche est autorisée à prendre place dans la rame.
De pareilles scènes sont devenues virales sur les réseaux sociaux, et très vite confirmées par des autorités politiques africaines. Ces derniers n’ont pas tardé à réagir. A l’instar du ministre togolais des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, le Prof. Robert Dussey.
Sur son compte Twitter, le chef de la diplomatie togolaise a exprimé son indignation face à ce relent de racisme.
« Personne ne doit empêcher les africains en raison de la couleur de leur peau de quitter l #Ukraine pour un autre pays .Non au racisme et oui au respect de la dignité humaine », avant d’annoncer : « Le gouvernement avec l appui des délégués du HCTE assiste nos compatriotes. »
Outre le Haut-commissariat des Togolais de l’extérieur (HCTE) qui s’organise pour venir en aide aux Togolais mal au point dans ce pays, un groupe de Togolais en Pologne, pays voisin de l’Ukraine, s’est porté volontaire pour accueillir les Togolais en difficulté.
Réactions également des autorités nigérianes. Contacté par une avocate, le ministre nigérian des Affaires étrangères a affirmé avoir échangé avec son homologue ukrainien. Celui-ci aurait ordonné à ses garde-frontières de laisser entrer tous les étrangers en Pologne.
Le ministre ghanéen des Affaires étrangères a de son côté tweeté les coordonnées des fonctionnaires pouvant aider ses compatriotes à franchir les frontières.
À Bruxelles, la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a précisé que la frontière était également ouverte aux personnes de pays tiers qui vivaient en Ukraine et souhaitaient se rendre dans leur pays d’origine. « Ces personnes doivent être aidées. De plus, ceux qui ont besoin de protection dans l’UE peuvent également demander l’asile », a-t-elle déclaré, citée par le média allemande DW.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, plus de 150 000 personnes sont arrivées en Pologne. Les autres pays frontaliers doivent aussi faire face à un important afflux avec l’arrivée d’environ 43 000 personnes en Roumanie, plus de 70 000 en Hongrie et plus de 17 000 en Slovaquie.
L’Ukraine compte 76 500 étudiants étrangers, la majorité étant originaires d’Inde, et 20% d’Afrique.