Les Togolais ont commémoré ce 24 janvier l’ « Attentat de Sarakawa » survenu il y a un demi-siècle à Sarakawa dans la préfecture de la Kozah. Conformément à la tradition républicaine, la cérémonie a été présidée par le président Faure Gnassingbé.
Ce cinquantenaire, marquée par un dépôt de gerbes, suivi d’une sonnerie aux morts et de la rediffusion des archives radiophoniques de l’époque, a eu lieu au mausolée érigé sur les lieux du drame. Ainsi, le public a eu l’occasion de réécouter la voix de feu Président Eyadéma, appelant le peuple à poursuivre la lutte pour l’indépendance économique du Togo : « Quelles que soient les circonstances et quoi qu’il m’arrive, vous continuerez la bataille que nous avons entreprise ensemble pour notre indépendance économique ». Une perpétuelle rediffusion pour que la mémoire collective de la nation garde cet acte fondateur de patriotisme et de bravoure.
L’attentat de Sarakawa est un accident aérien survenu le 24 janvier 1974 dans la localité de Sarakawa. Le Douglas C-47 Skytrain qui s’est écrasé en pleine brousse, avait à son bord des personnalités politiques et militaires dont le président d’alors Gnassingbé Eyadéma. Ce dernier s’en sortit indemne. Mais il perdit trois de ses généraux et son pilote.
Cet accident intervint dans une période de tension entre la France et le Togo pour des raisons commerciales. En effet, dans le cadre de l’exploitation de son phosphate, le Togo avait décidé de créer l’Office Togolais des Phosphates, en remplacement de la Compagnie Togolaise des Mines du Bénin (CMTB), une société à capitaux majoritairement français.
Pour le président Eyadéma, sans nul doute, cet accident est un sabotage organisé par les autorités françaises et la C.M.T.B. pour l’éliminer. Conséquence immédiate, il décide de nationaliser la C.M.T.B. le 2 février 1974. Dès lors, le 24 janvier devint une date historique dénommée « Jour de la libération économique », et sur le site de Sarakawa, un mémorial est érigé pour rendre hommage au «Miraculé de Sarakawa » et aux victimes.