Le désormais ancien président de la république togolaise, Faure Gnassingbé, a prêté serment ce samedi 3 mai devant la Cour constitutionnelle en tant que Président du Conseil et chef suprême des armées. Le Togo entre ainsi dans une nouvelle ère politique.
Faure Gnassingbé abandonne donc le fauteuil présientiel. Mais il conserve d’importants pouvoirs exécutifs, pour ne pas dire, tous les pouvoirs. Ceci en conformité avec la nouvelle constitution, qui consacre ses prérogatives dans ses articles 47 à 54.
En effet, le président du Conseil des ministres préside naturellement les conseils des ministres. Mais il est également le chef suprême des armées. Il dispose de l’administration, exerce l’autorité, le commandement sur les forces armées et les forces de sécurité, détermine et conduit la politique de la nation, définit la politique étrangère et représente l’Etat dans la conduite des relations internationales. De plus, il veille à l’exécution des lois, nomme aux emplois civils et militaires, accorde la grâce dans les cas individuels et commue les peines dans les conditions prévues par une loi organique.
Tenez-vous bien, il a le pouvoir de dissoudre l’assemblée nationale, aussi bien le sénat que le parlement. C »est dire que, selon la nouvelle constitution, le président du conseil des ministres est en réalité, l’homme le plus puissant du pays.
Le Togo bascule ainsi dans une sorte de démocratie parlementaire, après plus des décennies de régime présidentiel. Depuis son indépendance le 27 avril 1960, le pays a fonctionné sous le régime semi-présidentiel ou présidentiel. Mais la nouvelle constitution promulguée le 6 mai 2024 par Faure Gnassingbé consacre donc un régime parlementaire. Désormais, ce sont les députés et les sénateurs qui élisent le président de la République et le président du Conseil des ministres, tous deux issus du parti majoritaire à l’Assemblée nationale.